Futur de la localisation :
2028, traducteurs tous chômeurs ?

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Le « traducteur universel », Murray Leinster l’avait imaginé dans une nouvelle de science-fiction en… 1945. Quelques décennies plus tard, Google lance ses Pixel Buds, des écouteurs sans fils censés pouvoir traduire en temps réel dans pas moins de 40 langues. 
On est dans le futur.

C’est vrai, la traduction automatique prête encore souvent à sourire, mais les progrès technologiques en matière de communication multilingue sont indéniables. Alors, dans ce domaine comme dans d’autres, les machines finiront-elles par remplacer les humains ?
On s’est dit que le plus simple était de poser la question aux principaux intéressés.

Les traducteurs du réseau Soyuz Localisation se projettent !

La techno au service de la traduction 

Arrivée de l’imprimerie, d’Internet… : depuis des siècles, le métier évolue au rythme des avancées technologiques. La traduction a même fait partie des premiers programmes testés en informatique, après les calculs balistiques et le chiffrement des communications.

 

J’ai commencé à l’époque où les PC venaient d’émerger. Époque des fax… Agences de traduction qui retapaient des textes en langues étrangères qu’elles ne comprenaient pas (bonjour, les fautes de frappe), envoi de disquettes par la poste (Chronopost), modem externe (quel protocole ?), bip, bip, bip, et zut, coupure de connexion téléphonique, tout à recommencer. Ensuite, vérificateur d’orthographe lors de la frappe ! Bref, maintenant, ordi récent, pack office d’enfer, Trados… Quelle rentabilité de gagnée par rapport à il y a 25 ans ! 

 

Au quotidien, les traducteurs peuvent désormais compter sur la Traduction Assistée par Ordinateur (TAO), qui permet notamment de créer des bases de données (« mémoires ») bilingues. En 2 mots, comme leur nom l’indique, ces logiciels ne font qu’assister, ils sont encore loin de remplacer l’humain.

Quels défis pour l’Intelligence Artificielle  ?

La TAO n’est qu’une petite partie de l’iceberg. Les machines sont encore « bêtes » et ne comprennent pas ce qu’elles traduisent : elles se contentent d’exploiter un grand nombre de données. En intégrant des corpus, elles assimilent un certain nombre de préjugés et donnent des résultats qui laissent parfois perplexes, la preuve en images :

Exemple 1 : Les biais sexistes ont la peau dure

En turc les pronoms sont neutres (le genre n’est pas précisé), et il semblerait que Google se soit déjà fait un avis sur les métiers à attribuer aux hommes plutôt qu’aux femmes…

 

Exemple 2 : Quand Google annonce la fin du monde…

Ce bug dans la matrice révèle l’une des techniques utilisées pour entraîner l’algorithme : reprendre les textes parmi les plus traduits au monde. Rien de très étonnant à ce qu’un extrait de la Bible ressorte lorsque la machine s’enraye !

 

Mais les machines n’ont pas dit leur dernier mot, le deep learning promet des résultats bien plus convaincants.  Sur la base de corpus de milliards de traductions, cette technologie est capable d’entraîner ses propres réseaux neuronaux. Ce type d’intelligence artificielle (également utilisée pour les chatbots ou la reconnaissance d’images) permettrait donc d’aller bien au-delà de la traduction automatique, mot à mot, qui ignore la plupart du temps la grammaire et le contexte.

Alors demain, y’aura t-il un pilote dans l’avion  ?

Notre sondage le confirme : les traducteurs pressentent que la technologie aura un impact significatif sur leur métier. Mais l’équipe multilingue Soyuz est persuadée qu’en matière de communication, le traducteur humain a encore de beaux jours devant lui :

 

 Bien sûr, ça dépend du domaine. Dans le technique, la traduction automatique fonctionne déjà aujourd’hui très bien. Dans les domaines plus littéraires ou créatifs, les machines ne remplaceront jamais l’homme. Il faut savoir transposer des différences de mentalité et des thèmes d’un pays à l’autre — une machine ne sera jamais capable de faire ça. 
 

Nos linguistes prédisent — comme d’autres — un avenir où l’automatisation sera davantage présente. Cela impliquera plus de travail de post-édition, souvent en ligne, avec un recours à des dispositifs plus efficaces (dictée vocale, plug-ins, etc..).

 

Rares sont les clients qui oseraient confier la trad d’un slogan à une machine… Mais ça n’aurait pas non plus de sens de traduire des fiches produit par centaine pour un site web, sans profiter des gains de temps et d’argent apportés par les outils d’aide à la traduction ! 

La spécialisation et le recours à la transcréation (ou tradaptation, qui permet d’adapter son discours en fonction du marché visé) seront plus que jamais un prérequis de leur profession. Et d’un point de vue humain, l’équation est simple et immuable : l’entraide, la collaboration et la transparence seront de mise.

Vous avez des projets à l’international ? Vous pouvez consulter les prestations  de notre agence de traduction Soyuz ! Découvrez également notre méthodologie de production multilingue pour faciliter la localisation de contenus visuels.

 

PS : Merci à nos traducteurs pour leurs témoignages et anecdotes 😉

 

Stéphanie
Consultante multilingue
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